Et si la «grande démission » était une bonne nouvelle ?

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Ok, posé là, ça pique un peu. Et pourtant !

Chacun des acteurs de l’entreprise qui ne s’y retrouve plus peut en sortir gagnant en engageant cette réflexion. 

1/ Pour les dirigeants

Le coût annuel du désengagement d’un salarié est évalué à 15.000€.

C’est l’occasion de s’interroger notamment sur sa stratégie RH. Le dirigeant d’entreprise peut considérer que ses employés ont de la chance d’avoir du travail.

Mais le désengagement induit des comportements malsains : le présentéisme (3 à 4% de la masse salariale annuelle); l’absentéisme (en moyenne 15 à 18 jours/ an selon les secteurs; le micro-absentéisme ); la santé au travail (coût du stress -> 1,9 à 3 milliards/an selon l’Assurance Maladie) ; Le turnover qui s’envole au-delà des 15%,  sauf dans certains secteurs où le taux est a 30%(remplacement d’un salarié c’est 6 à 9 mois de son salaire ), etc. La liste est longue.

Le désengagement du salarié est la partie émergée d’un gigantesque iceberg «centre de coûts » pour l’entreprise, susceptible de venir menacer sa pérennité.

C’est l’occasion pour le dirigeant de s’interroger sur le contenu des postes occupés et de faire un tri dans tous ces bullshit jobs générés par la croissance ou l’hypercroissance de l’entreprise.

Pourquoi pas en profiter pour remettre l’organigramme à plat ?

Peut-être faut-il aussi s’interroger sur les véritables bienfaits du «ventre mou » fait de fausses bienveillance et paix sociale ?

 

2/ Pour les salariés

Voici l’heure pour eux de se poser les bonnes questions : au regard des différents éléments de la situation, qu'ai-je à gagner à rester dans l'entreprise ? N'est-ce pas le bon moment pour partir? Et peut-être d’aller au bout d'un rêve…plutôt que de procrastiner et risquer un bore-out ou tout autre ennui de santé, plus grave (ex: AVC; maladie cardio vasculaire)

Le phénomène du bore-out touche 5 à 7% de la population active. "Ces gens qui s'ennuient coûtent de l'argent à l'entreprise, par un manque de productivité mais aussi bien entendu à la sécurité sociale car la maladie est prise en charge par la collectivité", indique l’économiste Jean-Claude Delgenes.

Le coût global du bore-out est estimé à 9 /13 milliards d'euros en France. Soit autant que l'absentéisme.

71% des Français actifs disent qu’ils font un travail ennuyeux. N’est-ce pas le moment de s’interroger et au-delà de trouver des solutions à cette situation ?

Au-delà d’aller chercher un sens à leur travail, peut-être devrait-il aux premiers symptômes de ce désengagement s’interroger sur ce qui les motive vraiment ou ce qui leur correspond plus.  J’ai du mal avec cette tendance actuelle de faire porter l’ensemble de la responsabilité de ce qui arrive au salarié à l’entreprise. Celle-ci n’a jamais eu pour vocation d’être votre mère. Il faut aussi savoir quitter un employeur et ne pas attendre tout de lui.

C’est vrai que quitter son job, même ennuyeux, n’est certes pas simple. Mais on ne parle pas de claquer sa démission du jour au lendemain. Un départ, ça se prépare. En plus, il se vit mieux des 2 côtés lorsqu’il il est construit ensemble. Croyez-en plus de 15  années d’expérience.

 

Conclusion:

La «grande démission » annoncée en France est peut-être une aubaine pour certains.

Certains vont crier au fou à l’heure où tant d’entreprises n’arrivent pas à recruter et tant d’actifs se retrouvent sans emplois. Pourtant, en constatant les dégâts individuels et collectifs, ne serait-ce pas faire preuve de maturité que chacun sache prendre ses responsabilités? Certes, on ne trouve pas un job en traversant la rue (sic). Et il est vrai qu’il y a en France une inégalité criante sur le marché du travail. Mais il y est peut-être temps de gagner sa vie à ne pas la perdre