L’autisme au service de l’entreprise : Des leçons précieuses pour la diversité et l’innovation

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2 avril : journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme. Il concerne environ 700.000 personnes en France, soit près de 1% de la population.  Parmi elles, 100.000 sont des adultes, dont l'insertion dans la vie active  reste un parcours complexe.  Dommage, car la présence de personnes atteintes de troubles du spectre autiste (TSA) peuvent apporter des enseignements précieux au monde de l’entreprise.  Un exemple marquant : la présence régulière de Joseph Schovanec, philosophe et écrivain,  dans différents médias audiovisuels (ex : France Info, L'instant social Club, C à vous...). Ses points de vue originaux suscitent curiosité et intéret. Voici quelques exemples rapides de ce  l'entreprise aurait à gagner en ouvrant ses portes à ce public .

En quelques mots, l'autisme, c'est quoi ? L’autisme est un handicap dont les manifestations sont décrites sous l’intitulé de « Troubles du spectre de l’autisme (TSA) ». Il s’agit de troubles du développement qui sont d’origine neurologique et qui sont perceptibles avant l’âge de 3 ans. Les symptômes, qui sont donc dus à un dysfonctionnement cérébral, affectent notamment :

  • La communication (le langage, la compréhension…),
  • Les interactions sociales (perception des émotions, jeux…)
  • Le comportement (gestes stéréotypés, mise en place de routines…)

Il existe plusieurs formes d’autisme : les symptômes sont à la fois multiples et d’intensité variable et font que chaque personne atteinte se situe différemment dans le spectre de l’autisme.

Seulement 5% des personnes atteintes de TSA sont en emploi. Pourtant leurs capacités intellectuelles présentent de nonbreux avantages pour les entreprises. Ainsi, par exemple,  les personnes atteintes de TSA  :

1/...  ont des compétences et des perspectives uniques. Leur capacité à penser "out of the box" s'avère particulièrement utile dans les équipes qui doivent faire preuve de  créativité ou chargées de résoudre des problèmes complexes.

2/... privilégient souvent une communication franche et sans détour. Les entreprises sont ici amenées à promouvoir une communication plus transparente. La culture de la transparence confère aux entreprises qui s'y essaient plus d'agilité et de performance. 

3/... semblent souvent à l’aise avec des tâches répétitives et structurées. Les entreprises peuvent tirer parti de cette capacité pour améliorer l’efficacité opérationnelle.

4/... peuvent développer des stratégies pour gérer les transitions et les changements. Les entreprises peuvent s’inspirer de ces compétences pour mieux gérer les transformations organisationnelles.

5/...peuvent être hypersensibles aux stimuli sensoriels. Les entreprises seront portées à aménager des espaces de travail plus adaptés. Ce qui sera au bénéfice de tous les salariés et favorisera la performance collective

6/... ont un sens de l'observation très développé. Leur attention aux détails permet d'apporter des analyses de situation riches et complètes. 

 

L'autisme ne devrait pas être considéré comme un obstacle, mais plutôt comme une opportunité d'apprentissage et de croissance pour les organisations. J'ai la chance de connaître dans mon entourage des personnes atteintes de TSA. En tant que DRH, j'ai eu l'opportunité de travailler - parfois sans le savoir - avec certaines d'entre elles. Chaque fois, ce fut un enrichissement mutuel qui a pu profiter à l'entreprise. Un exemple concret? La résolution d'un problème de changement de moules sur un site industriel plasturgiste. Grâce à l'aide de l'un des techniciens et d'un SMED bien géré au sein de l'ilot de production, le changement de moules est passé d'une durée supérieur à 2 heures à 45 mn. Et vous,  quelle est votre expérience ? 

En France, plusieurs initiatives  visent à ameliorer  l'inclusion des personnes atteintes de TSA. Ainsi la Fondation de France, par le biais de France Initiative Autisme, finance des initiatives opérationnelles et de recherche dans les domaines de la formation professinnelle et de l'accès à l'emploi. Il reste pour le (D) RH cependant un long travail de pédagogie à entreprendre pour combattre préjugés et stéréotypes et faciliter l'insertion des personnes atteintes de TSA.