Pénurie énergétique : 4 initiatives pour y faire face au mieux

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L’été dernier, le gouvernement, relayé par les journalistes, a commencé à nous mettre en garde contre la pénurie énergétique.

Depuis quelques jours, elle est plus que jamais d’actualité et le tableau est plus sombre que prévu. Notre pays, qui était souverain en matière d’énergie, prend conscience que la donne a changé. Selon Eric Trappier (patron de l’UIMM), la réindustrialisation du pays même pourrait être remise en cause.

Après l’épreuve Covid 19, les dirigeants d’entreprise doivent à nouveau faire des efforts et s’adapter pour limiter les impacts négatifs de cette pénurie dont nous savons désormais qu’elle sera durable. 

Différentes aides ont été mises en place pour aider les TPE/PME à entamer les démarches nécessaires.

I – AVANT TOUTE ACTION, COMMENCER PAR UN DIAGNOSTIC ENERGETIQUE ET INFORMATIQUE

 

Afin de savoir comment réduire efficacement sa consommation d’énergie, il est indispensable de connaître les principaux pôles de dépense énergétique de son entreprise.

  • Pour se faire, il est recommandé d’effectuer un diagnostic énergétique, ou « audit énergétique », (obligatoire pour les entreprises de plus de 250 salariés). il a pour but d’identifier les gisements d’économies et permet de discerner les postes les plus énergivores afin d’agir pour réduire la consommation.
  • La CCI a mis en place un autodiagnostique gratuit en ligne : Flash’Diag Energie, qui permet d’analyser vos pratiques en matière d’énergie pour mieux maîtriser votre consommation. Vous recevrez automatiquement les premières préconisations et des pistes d’actions à explorer avec votre expert CCI de proximité. L’ADEME, en partenariat avec Bpifrance, propose « Diag Eco-Flux »,  accompagnement personnalisé pour réduire sa facture énergétique et sa production de déchets. Enfin, « Baisse les Watts », financé par les Certificats d’Economies d’Energie (CEE), gratuit lui aussi, aide les TPE/PME dans la maîtrise de l’énergie.
  • Pour réduire la consommation électrique du parc informatique d’une entreprise, il convient, en premier lieu, de faire un diagnostic précis et exhaustif (en quantité et en qualité). Le mieux est de le faire avec le service informatique , sinon le prestataire habituel de l'entreprise qui connait bien les spécificités de l'entreprise.

 

II – AGIR SUR LES TEMPERATURES DES LOCAUX

4 actions peuvent être engagées pour mieux gérer un pôle qui peut représenter jusqu’à 50% de la dépense énergétique d’une entreprise.

  • Définir précisément les locaux professionnels à chauffer (espaces de travail versus escaliers ou réserves).
  • Permettre à la chaleur de se diffuser en évitant de couvrir/d’encombrer les sources de chaleur.
  • Utiliser au mieux les portes -fermées -, les rideaux, les stores et les volets pour garder la chaleur en hiver ou la fraicheur en été.
  • Adapter la température selon les temps d’occupation/d’inoccupation des locaux. Le Code de l’énergie fournit quelques règles en la matière : 19°C en cas d’occupation des locaux : 8°C si les locaux sont inoccupés pendant plus de 2 jours.

 

III – REDUIRE LA CONSOMMATION DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATIQUE & DE LA COMMUNICATION (NTIC) AU SEIN DE L’ENTREPRISE

Selon un rapport de 2019 du Conseil Général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies, la consommation énergétique annuelle du numérique dans les entreprises équivaut à la production de 6 tranches nucléaires, soit 36 TWH électriques.

Plusieurs pistes peuvent être mises en avant :

  • Éteindre et débrancher les équipements non utilisés (PC, imprimantes, box internet, écrans…) permettent une économie d’énergie considérable. Selon la CPME une box internet, allumée en permanence, consomme entre 150 et 300 kWh/an, ce qui représenterait l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 5 à 10 ordinateurs portables huit heures par jour au bureau.
  • Adapter la puissance des équipements aux besoins réels de l’entreprise.
  • Privilégier les ordinateurs portables plus économes que les fixes. Favoriser le choix de matériel performant et économe en énergie, même si un peu + cher à l’achat.
  • Limiter les veilles des appareils. En effet, cette position est énergivore. Ex : un photocopieur en état de veille consomme 80% d’énergie.
  • Installer des multiprises avec interrupteurs

 

IV- SENSIBILISER LES SALARIES A UN ENSEMBLE D’ECOGESTES SIMPLES

  • Les actions de sensibilisation et de formation des salariés aux bons réflexes, notamment sur des usages numériques moins énergivores, est également une piste pour lutter contre le gaspillage.
  • Le dispositif EcoWatt, mis au point par RTE en 2008, permet d’anticiper, quelques jours avant, les pics de consommation d’énergie et d’adopter des écogestes en conséquence. Le gouvernement recommande aux employeurs de relayer cette information auprès de leurs salariés en cas d’alerte.
  • Afficher une charte adaptée d’écogestes simples à mettre en œuvre.

 

CONCLUSION :

Les entreprises entrent brusquement dans une nouvelle ère de gestion de leur flux d’énergie. Elles fonctionnent très majoritairement grâce aux énergies fossiles. Celles-ci se raréfient, la demande augmente de manière exponentielle et leurs tarifs explosent : il est urgent de prendre de nouvelles habitudes.

La période de sobriété énergétique dans laquelle nous entrons va durer et bousculer nos habitudes sur nos lieux de travail. Dans nos comportements individuels et collectifs, ainsi que dans l’organisation et les méthodes de travail. Il faudra tenir compte dès aujourd’hui des impacts de cette nouvelle contrainte sous peine d’en payer le prix fort.

Toutes les entreprises ne sont pas à égalité sur ce terrain. Certaines activités sont plus exposées que d’autres. Leur nécessaire transformation devra être accompagnée par des mesures de soutien financier important. Rappelons ce chiffre impressionnant : selon la CPME, 150.000 Pme sont aujourd’hui sur le fil du rasoir, suite aux différentes crises traversées depuis 2020.

Crédit photo : na!