Les transports en Île de France : Augmentation du passe Navigo & suppressions de lignes TER

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Pas encore remis de la crise liée à la pandémie, les transports publics souffrent aujourd’hui de la montée des prix de l’énergie. En Île-de-France, l’autorité organisatrice des transports enregistre un manque à gagner de 950 millions d’euros.

Pour renflouer la dette, la présidente de la Région, Valérie Pécresse, qui demande un «retour à 100 % de l’offre d’avant Covid », a obtenu 500 millions d’euros grâce aux économies internes, aux contributions des collectivités locales et aux opérateurs de transports.

Le financement des transports en commun franciliens est actuellement pris en charge par les entreprises à plus de 50% via le versement mobilité et le remboursement de 50% du Passe Navigo des salariés. L’ensemble des usagers financent 38% du Passe et les collectivités locales 12%.

L’Etat s’est engagé à verser une subvention de 200 millions euros en 2023.

Le prix du Passe Navigo est ainsi contenu à 84,10 euros, mais cette hausse a été décidée sans concertation des entreprises et des usagers…

Les entreprises sont aujourd’hui encouragées à participer encore d’avantage, jusqu’à 75%, via une exonération des cotisations sociales sur les remboursements au-delà de 50%.

Cette augmentation touche de plein fouet les entreprises, déjà fortement sollicitées par l’ensemble de taxes obligatoires. Les usagers quant à eux, subissent déjà l’inflation et ne comprennent pas cette hausse qui leur semble démesurée.

En effet, le service se dégrade chaque jour un peu plus. Des rames bondées qui les obligent à laisser passer 2 ou 3 trains avant de pouvoir espérer pouvoir se glisser dans l’une d’elles, des interruptions/suppressions quotidiennes de RER ou métro sans solutions de remplacement qui ajoutent jusqu’à plusieurs heures de trajets par semaine…

L’augmentation du Passe serait acceptable si la qualité de service, en priorité la régularité et la sécurité, était au rendez-vous.

En parallèle, le réseau TER emprunté quotidiennement par les habitants d’Île de France plus éloignés de Paris, est de moins en moins entretenu et de nombreux trains sont supprimés, en raison de la vétusté des lignes et fautes de conducteurs.

Retards, annulations, perturbations, pour les uns comme pour les autres, ces désagréments génèrent des coûts supplémentaires (annulation de rendez-vous, frais de garde d’enfants), sans parler du stress engendré.

L’objectif de la loi d’orientation des mobilités (LOM), entrée en vigueur depuis fin 2019 était : « Priorité aux transports du quotidien ».

En contradiction avec celle-ci, le projet CDG express, validé par la justice en 2021 a pris du retard.

Il a été décidé d’intensifier les travaux sur 2023 avec pour conséquences des fermetures régulières et réductions de l'offre en heures de pointes les RER B et D, ou encore impossibilité d'exploiter certaines branches des lignes H et K du Transilien. Un choix qui se fait au détriment de 1,6 millions d’utilisateurs quotidiens de ces lignes.

Les entreprises comme les utilisateurs subissent une décision prise arbitrairement sans avoir été concertés.

 

Crédit photo : caricature HIC