Combien de personnes sont aujourd’hui réellement sans emploi en France ?
Je m’interroge quant à ces difficultés qu’ont les entreprises qui n’arrivent pas à recruter.
Les besoins sont bel et bien là, les candidats aussi.
Qui peut m’expliquer pourquoi ces 2 univers ne parviennent pas à se rencontrer ?
J’ai bien une théorie, mais, je crains qu’elle ne soit pas politiquement correcte.
Je vous l’explique ?
Il y a tellement de monde sur le carreau depuis des années (avant le COVID, qui n’a rien arrangé), que tout le monde a perdu ses repères.
Les chercheurs d’emplois ont compris depuis longtemps qu’ils devaient s’adapter !
1/ Les « seniors » ont revu leurs prétentions salariales à la baisse, ils savent tous se servir d’un ordinateur (je sais, c’est dingue !), et grâce à leurs nombreux savoir-faire, ils sont prêts à remplir différentes fonctions au sein d’une entreprises puisque, après 15/20 ans d’expérience, ils ont généralement exercé plusieurs métiers. Ils ont appris la flexibilité et n’ont rien à envier en termes de nouvelles technologies aux plus jeunes.
2/ Les « juniors » ont tout bien fait comme on leur a dit. Ils ont au minimum un bac +, 2 stages, 1 alternance et toujours pas de boulot, alors qu’on leur avait promis, pendant qu’ils faisaient leurs études hors de prix, qu’ils étaient les stars de demain. En définitive, ils se retrouvent face à un mur.
Dans les 2 catégories, le nombre de personnes en situation critique croit de jour en jour.
Et les recruteurs dans tout ça (entreprises et cabinets) ?
Oserais-je dire que beaucoup (pas tous !), tentent de profiter au maximum de la situation ?
Ils jettent leurs filets au large en espérant relever un maximum de poissons d’une espèce inconnue :
- Le croisement d’un senior bac + 5 diplômé d’un cursus qui n’existait pas lorsqu’il a fait ses études avec un junior doté de 15 ans d’expérience, avec les savoir-faire et la maturité qu’on acquiert avec les années. Le tout, bien évidemment, pour un salaire très souvent en dessous du salaire médian.
Combien d’entre nous, ces derniers mois, ont été contactés par des recruteurs pour des postes de direction commerciale, marketing ou communication, en précisant vouloir un profil senior, stratège ET opérationnel, sachant gérer des budgets et des équipes, créer des stratégies, former des plus jeunes, etc. Puis, après 2 ou 3 entretiens : ghosting ou «on a changé d’avis, on va prendre un junior ». La palme revenant évidemment à l’entreprise qui vous recrute, vous renouvelle votre période d’essai et vous remercie 2 semaines avant la fin du renouvellement, une fois que vous avez monté la structure puis recruté et formé votre remplaçant qui sera payé au SMIC.
Quand va-t-on comprendre que les meilleures équipes sont MIXTES, en genres, en âges, en expériences et en origines ? Tout le monde y gagne. De ce mélange résulte une véritable cohésion, chacun apporte sa pierre à l’édifice, chacun apprend des autres et aux autres.
Arrêtons les beaux discours sur la nécessité de faire évoluer le recrutement et passons à l’action.