Attaquons une nouvelle série d’articles sur la Responsabilité Sociale des Entreprises, (ou Responsabilité Sociétale des Entreprises « RSE »). Pourquoi aborder ce sujet ? Effet de mode et goût du buzz, ou alignement avec des valeurs et des convictions ?
RSE… Quésaco ?
La RSE regroupe l’ensemble des pratiques mises en place par les entreprises dans le but de respecter les principes du développement durable, c’est-à-dire être économiquement viable et avoir un impact positif sur la société, mais aussi mieux respecter l’environnement.
La responsabilité sociétale des entreprises est encadrée par la norme ISO 26000. Ce standard international définit 7 grands principes RSE :
- Faire preuve de redevabilité envers la société : c’est-à-dire répondre de ses impacts sur la société, l’environnement et l’économie.
- Faire preuve de transparence dans les décisions et les activités : l’entreprise s’engage à communiquer sur ses actions et sa politique RSE.
- Adopter un comportement éthique, fondé sur l’honnêteté, l’équité et l’intégrité.
- Assurer le respect des intérêts des parties prenantes (fournisseurs, clients, partenaires, salariés), et y répondre.
- Assurer le respect du principe de légalité, c’est-à-dire se conformer à toutes les exigences législatives et réglementations en vigueur.
- Assurer le respect des normes internationales de comportement.
- Assurer le respect des droits de l’Homme.
La norme définit également 7 questions centrales qui doivent encadrer toutes les démarches RSE :
- la gouvernance de l’organisation.
- les droits de l’Homme.
- les relations et conditions de travail .
- l’environnement.
- la loyauté des pratiques.
- les questions relatives aux consommateurs.
- les communautés et le développement local.
En quoi la RSE peut-elle constituer une opportunité pour une PME ?
4 raisons majeures :
- Augmenter la performance de l’entreprise
- D’après une étude de France Stratégie en 2016, la performance d’entreprises ayant mis en place une démarche RSE augmente de +/-13% ;
- Faire des économies
- Par exemple, depuis le lancement de sa démarche RSE en 2011, l’entreprise ARECO - qui commercialise des solutions pour rayons frais visant à éviter de jeter des produits frais et ainsi diminuer le gâchis alimentaire – constate une réduction de 35% de l’utilisation de l’énergie fossile grâce à l’optimisation de sa politique de transport de l’entreprise.
- Se différencier de la concurrence et accéder à de nouveaux marchés
- La RSE est une démarche volontaire des sociétés. Ainsi, toutes le ne prennent pas cette initiative. De nombreuses entreprises donneuses d’ordre privilégient aujourd’hui les fournisseurs ayant une démarche de responsabilité sociale dans leurs appels d’offres. C’est aussi le cas de collectivités locales ou de l'État à travers la commande publique. Les prestataires/fournisseurs/partenaires qui se sont lancé dans la RSE peuvent alors répondre aux appels d’offres.
- Faciliter la relation avec le monde financier
La RSE est un critère de plus en plus pris en compte également par les financiers : les banques comme les investisseurs se montrent de friands de données sur la RSE car eux-mêmes doivent de plus en plus souvent justifier la part de « vert » dans leurs choix de participations. Une étude de The Investing Enlightment de 2017 montre que 65% des investisseurs sondés sont confiants dans le fait que l’engagement RSE n’implique pas une baisse de la performance financière. 62% estiment qu’une stratégie de placement qui intègre des critères de RSE est un bon moyen d’atteindre la performance financière à long terme.
En quoi la fonction RH est-elle concernée par la RSE ?
Les RH ainsi que la démarche RSE se nourrissent l’un de l’autre. La RSE permet :
- D'améliorer la marque employeur de l’entreprise en renforçant son attractivité, ce qui permet d'attirer plus facilement de nouveaux talents et de les retenir.
- De fédérer les salariés, de favoriser leur participation et de prendre conscience de leurs motivations : lorsqu'un salarié adhère aux valeurs de l'entreprise, il est plus enclin à participer à son bon fonctionnement.
- D'améliorer le bien-être des salariés en augmentant la responsabilité sociale et environnementale. L'égalité, la diversité et l'éthique sont les principes fondamentaux de la RSE.
Ces objectifs relèvent pleinement du domaine des RH. En effet, l’une des préoccupations majeures du DRH/RRH devrait être centrée à la fois sur le bon fonctionnement de l'activité, sur la santé globale des salariés et sur leur évolution. Certains le font parfaitement, ce qui est loin d’être facile, d’autres moins.
En Conclusion :
L’adoption de la RSE dans les PME est assez massive et récente : En effet, 90 % des dirigeants interrogés déclarent mener des actions RSE ; 50 % disent avoir une démarche RSE, 25 % une démarche structurée autour d’un plan d’actions à moyen ou long-terme (source : BPI France).
Par ailleurs, une forte demande de la part des salariés incite la fonction RH a être davantage orientée vers la RSE. (cf : baromètre Cegos publié le 22 septembre 2021). Les collaborateurs participant à l'étude ont été interrogés sur ce que devraient être les trois types d'actions prioritaires si leur entreprise s'engageait davantage en matière de RSE. Les réponses sont les suivantes :
- La qualité de vie au travail pour 60% d'entre eux.
- La santé et la sécurité au travail pour 48%.
- La prévention des risques psychosociaux pour 20%.
Ces trois thématiques d'actions font partie du champ d'action de la fonction de ressources humaines.
S’intéresser de près à la démarche RSE, c’est être dans le sens de l’Histoire, celle d’un monde à venir.